Jean-Baptiste de la Quintinie, que nous appellerons JBQ par soucis de rapidité
de lecture, est notamment célèbre pour avoir créé sous ordre de Louis XIV, le
Potager du Roi, à Versailles.
Né en mars 1626 en Charente, JBQ vient d’une importante famille et pour
cause ! : son père Guillaume de la Quintinie est procureur fiscal puis conseiller
à la cour et sa mère Françoise Morand est issue d’une famille de chirurgiens
réputés (haaa la chirurgie de l’époque …un régal).
JBQ souhaite devenir avocat, pour un futur jardinier ça ne s’invente pas. Ainsi il
entreprend des études de droit et fort de son talent, est reçu à Paris. Il y exerce
la profession d’avocat au Parlement et Maître des Requêtes de la Reine.
Le président de la Cour des Comptes, un certain Jean Tambonneau fut
impressionné par JBQ et le désigna pour instruire son fils Michel.
Dans le cadre de cette nouvelle fonction et dans le but de familiariser le jeune
homme avec les arts, JBQ part alors pour l’Italie, lieu de tous les raffinements
culturels et esthétiques.
C’est lors de ce voyage que JBQ « tombe amoureux » des jardins. Stupéfait par
la luxuriance de la végétation, le parfum des arbres fruitiers et la beauté des
jardins, notre bonhomme décide de se consacrer à son retour de la Botte à
l’horticulture. Notons qu’il n’existe nulle trace ou preuve de ce « Grand Tour
d’Italie ». Sacré JB, peut être a-t-il créé là un mythe…
Quoiqu’il en soit notre ex avocat lit beaucoup au sujet des plantes et de l’art du
jardin. Il emmagasine tant de connaissances qu’il bouillonne à l’idée de les
mettre en pratique.
Jean Tambonneau, encore lui, propose à JB d’expérimenter sa nouvelle passion
dans le jardin de son propre hôtel particulier situé rue de l’Université à Paris.
Et devinez qui fréquente ledit hôtel particulier du sieur Tambonneau ?
Colbert, Mademoiselle de Montpensier et le Grand Condé. Que du beau linge.
En d’autres termes, les grands du royaume connaissaient déjà le bon taff de
JBQ avant que celui-ci ne bosse pour le roi-soleil. Cela lui servira pour le futur,
sans doute possible.
Pour affiner ses connaissances, JBQ part pour l’Angleterre, destination en vue
pour les jardiniers français de l’époque.
Outre-manche, il est remarqué by her Majesty, le roi Jacques II himself.
Le King (non, non, pas Elvis) lui propose de s’occuper des jardins royaux.
Notre JB national refuse, préférant retourner en France. Co-co-ri-co.
A ce moment, la carrière de JBQ prend une autre tournure. De jardinier
respecté, il passe à jardinier désiré.
Nicolas Fouquet, surintendant des Finances lui offre la gestion des jardins de
son château de Vaux le Vicomte. Il y œuvre en compagnie de grands noms tels
Le Nôtre, Le Vau et Le Brun.
Vaux le Vicomte, demeure de Nicolas Fouquet
Survint alors la disgrâce de Fouquet. Louis XIV, autrefois jaloux du pouvoir et des fastes de Fouquet, débauche certains employés. Le Nôtre, Le Vau, Le Brun et Le JB travailleront tous à l’élaboration du Château de Versailles et de ses jardins …. « La classe, c’est moi ! »
Le Roi charge Jean-Baptiste de la Quintinie de gérer le Potager du Roi, et de fournir en fruits et légumes la table royale. Après quelques années de bons et loyaux services, JBQ change d’employeur et officie pour Colbert ou mademoiselle de Montpensier, pour ne citer qu’eux.
Finalement en 1670, Colbert le présente en personne à Louis quatorzième du nom qui le nomme « directeur des jardins fruitiers et potagers de toutes les maisons royales ». Heureusement, les cartes de visites n’existaient pas.
Huit ans plus tard, il crée le nouveau Potager du Roi, celui que nous connaissons, classé monument historique et que nous pouvons visiter aujourd’hui encore.
Le Potager du Roi
Un an avant sa mort, JBQ est anobli par Louis.
Il s’éteint le 11 novembre 1687 dans sa maison de Versailles, construite pour lui aux abords du Potager.
Le Roi dira de lui : « Faire surgir asperges et poireaux, c’est travailler à la gloire de Dieu ». On avait le sens de la mesure.
C’est une rubrique sympa et originale, on ne s’attend pas à tomber sur ce genre de contenu. On en veut d’autres !